L’Ouroboros a décidé de nous surprendre à chaque livraison. Il nous offre cet automne un chouette numéro, sous la couverture ailée et glacée ourdie par Christian Lhopital, dont les fantômes nous guettent au tournant, jouant à cache-cache au cœur d’un bouquet de pages aux fleurs faussement ingénues.
La poésie nous enivre avec ses vers-tiges. Un duo de magiciennes : Jessica Zuan et Denise Mützenberg, nous ouvre les portes du romanche. Poète sensible, Grégoire Leprince-Ringuet nous entraîne dans les jardins de Sainte-Anne, tandis que Quentin Mouron recueille les feuilles rouges de l’amour.
Pas d’Ouroboros sans humour, noir de préférence. Daniel de Roulet, avec sa grinçante Complainte de l’emploi, et Emmanuel Venet avec son audacieuse Lettre au Président, y pourvoient et nous enchantent. La prose a pris de l’ampleur, fantastique avec l’inventif Florian Eglin, philosophique et érotique, avec Camille Moreau, passionnante sous la plume de Matteo Terzaghi.
Du nouveau chez Max Schoendorff, avec les sensuels escape-games concoctés par de jeunes apprentis-sorciers dans l’antre fabuleux de la rue Victor-Hugo.
La bande dessinée se taille la part du lion avec 60 pages de grande qualité, de genres très différents : un régal, que nous ne déflorerons surtout pas, que ces larges extraits de certains albums (certains complètement inédits). Merci aux géniaux Michael Fürler, Andreas Kiener, Tito Moccia, Noemie Weber, et Anja Wicki !
La peinture chatoie : Jonas Baumann décline généreusement toutes les facettes ludiques et colorées d’un talent varié. Marie Morel nous accueille dans son univers et ressuscite avec passion dans ses fresques les femmes oubliées.
La photographie sourit et flamboie : Jacqueline Salmon magnifie d’humbles légumes, pendant que Rémi Schoendorff opère des rencontres malicieuses entre des tableaux cachés dans des musées du monde entier.
Nous disons adieu à Bernard Chardère, avec un dossier construit avec lui, et qu’il était impatient de découvrir. On y trouvera ses poèmes émouvants et le récapitulatif de ses livres, avec un beau récit de Sonia Bove et deux photos poignantes.
Les superbes œuvres de Jean-Claude Silbermann et les brèves incises du Fil Info de Pascal Nordmann ponctuent l’ensemble, que les brillantes notules consacrées au théâtre et au cinéma concluent.
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